Mais où-est-il ?

Mais où est passé le voyageur, le vrai ? Celui qui s’intéresse à ce qui l’entoure, à ses hôtes, celui qui aime découvrir des choses et en partager avec les autres ? Où est-il donc passé ? A l'heure actuelle, les personnes qui voyagent, sont certes des touristes mais ils ressemblent plus à des moutons. Ils sont très nombreux à visiter les même sites touristiques en masse. Ils ne partent plus à l'aventure, ils font juste comme tout le monde. Aujourd'hui, on peut dire que la mondialisation a fait évoluer notre façon de voyager avec le temps, mais aussi notre manière de voir le monde.

La notion de tourisme est ancienne¹. Elle vient de l'anglais « to tours »² qui veut dire partir en exploration, partir à la découverte. Mais les touristes actuels ne partent plus « à l'aventure ». Ils ne découvrent plus le monde par leurs propres moyens. Ils préfèrent laisser les agences de voyages³ tout organiser à leur place ou encore réservent leur séjour sur Internet. Ils peuvent ainsi choisir la formule vacances qui leur convient : un séjour pour deux dans les îles ou alors une semaine en famille dans un Club vacances. Mais il ne faut pas croire que tout le monde est forcément un touriste mouton. Il y a toujours des personnes qui même avec l'avènement actuel du tourisme de masse¹, préféreront les alternatives comme le tourisme responsable ou encore l’écotourisme. Ces personnes aiment s'aventurer hors des sentiers battus.

Cependant les notions d'écotourisme et tourisme responsable ne sont pas simple à comprendre. Un touriste responsable est une personne qui respecte les gens, les lieux qu'il visite. Il favorise le commerce local et évite les grands sites touristiques qui sont parfois menacés par l'afflux trop important de visiteurs. Il privilégie les campagnes aux villes et il essaie d'avoir le moins d'impact possible sur ce qui l'entoure. L'écotourisme est une forme encore plus poussée de tourisme responsable. Il voyage de manière non polluante et mange généralement bio.

Mais il faut aussi savoir que le développement des moyens de transports et l'évolution des technologies ont beaucoup influencé la manière de voyager des gens. Aujourd'hui grâce aux avions, aux compagnies à bas prix, les personnes de classes moyennes qui n'avaient pas forcément les moyens de voyager, peuvent aller visiter un pays à l'autre bout de la planète, et cela sans pour autant y laisser toutes leurs économies. Voyager loin de chez soi n'est plus réservé aux personnes fortunées. Cependant, il n'y a pas que des bons côtés au développement du tourisme. Le tourisme de masse est néfaste pour l'environnement. Il pollue et met en danger l’environnement et ce, même s'il a permis à certains pays de se développer. C'est pour cette raison que d'autres formes de tourisme se développent actuellement. Cette manière de voyager est plus respectueuse de l'environnement et est plus proche des gens. Les personnes qui choisissent ce mode de voyage, le font par conviction et par idéologie plus que par effet de mode.

En résumé, il y a « voyage et voyage ». Le voyage qui consiste à partir à l'aventure, à la découverte des autres, du pays et de la culture locale ou encore de manière non conventionnelle comme le propose le site couchsurfing.com⁴ Il y a aussi le voyage tout près à consommer si on peut dire. On ne fait rien et on laisse les autres faire à notre place. L'industrie du tourisme comme toute industrie encourage les gens à consommer ses produits. Mais cette manière de voyager n'a rien d'exotique, de hors norme. Ce sont les vacances de Monsieur et Madame tout le monde et ce ne sont pas nos vacances. On ne s'approprie plus ses vacances, elles n'ont plus rien de personnel car tout le monde peut passer les mêmes vacances. Il y a en quelque sorte une uniformisation du tourisme liée à la mondialisation.

^{1 L' Avènement du tourisme de masse, par Saskia Cousin et Berthand Réau, dans les Grands Dossiers de Sciences Humaines, N°22, p 52-55}

^{2 Le tourisme, quelle aventure, par Véronique Dumas, dans Historia, N°776, p 6-9}

^{3 L'internalisation permet une réactivité incomparable, par François Bostnava, dans le Monde Économique , N°19997 supplément, p 6}

^{4 Tourisme:attention fragile, par Elizabeth Becker, dans Courrier International, N°968, p 50-56}

Photos : Source : http://www.photo-libre.fr

C.Bachelier